le blog de l'opposition municipale

mercredi 14 décembre 2011

Quand l’idéologie prend le pas sur la vraie vie…

Lundi 12 décembre le conseil à voté à l’unanimité moins deux voix, la délibération D2011-81, portant sur la tarification du service public de la restauration scolaire à compter du 1er janvier 2012.
Qu’a-t-il été voté en clair. Le conseil municipal à décidé que pour l'année qui vient, les farguais qui « mettraient » leurs enfants au restaurant scolaire paieraient désormais un prix qui variera de 1,92 à 3,42 € en fonction de leur quotient familial. (Salaire net de l’année/ 12 /nombre de parts) alors qu’actuellement le repas est facturé 2,52 € à tout le monde …

Les études sociologiques réalisées lors de l’élaboration du PLU n’ont pas révélé une réelle problématique ni de besoin particulier sur ce sujet à Fargues Saint-Hilaire. Le CCAS (Centre Communal d’Action Social) n’a lui-même jamais été sollicité pour répondre à la demande de parents en difficulté pour payer la cantine de leurs enfants. Enfin, les associations de parents d’élèves n’ont pas émis de souhait particulier concernant cette tarification bien inférieure à celle pratiquée en moyenne en France. (2,70€).

Alors qu’il n’y  a pas de besoin connu, de demande clairement exprimée par la population, ce lundi, le conseil a décidé que les familles « riches » de Fargues devaient payer pour les familles dites « pauvres ».  Pour des raisons de solidarité et d’équité, certains parents vont donc voir le coût des repas augmenter, d’autres le verront diminuer…

La solidarité aurait surement été mieux vécue si le prix de base du repas avait été maintenu et que l’on avait demandé un effort aussi aux plus favorisés d’entre nous. Quant à l’équité....les parents de nos petits écoliers payent, comme chacun d’entre nous, leur taxe d’habitation. Ceux qui regardent leur feuille d’impôts avec attention savent que cette taxe qui va devenir une des ressources essentielles de nos communes après la disparition de la taxe professionnelle, est indexée sur les revenus des ménages. Certains farguais participent donc déjà plus que d’autres aux dépenses de la commune.

Alors que penser de cette décision, quelles en sont les conséquences à court ou moyen terme, vers quel avenir et quelle société cette démarche sans fondement réel, purement idéologique et un tantinet démagogique, nous conduit t elle ?

Le conseil entérine et codifie l’idée que certains sont plus « riches » que d’autres et sans besoin reconnu, leurs font obligation de solidarité. Quelle sera dans ce contexte, l’attitude des uns et des autres, ceux qui paieront plus et ceux qui paieront moins, dans la cour de l’école, à la sortie des classes, au restaurant scolaire ? Le personnel des écoles, lui-même, prestation de la commune, saura t il garder le recul nécessaire et la translation de ces différences forcement connues puisque soulignées par l’autorité, ne risque t elle pas de se faire du restaurant vers les autres activités de la vie scolaire? Quelle sera la future prestation communale pour laquelle il faudra aussi faire valoir ses revenus , qu’ils soient élevés ou faibles , faudra t il en tout lieu en porter les stigmates ?
On a bien compris que les « quotients familiaux hauts » devaient, venir en aide aux « quotients familiaux bas » .Mais s’est on demandé ce qu’en pensaient les revenus modestes, que fait on de leur dignité à vouloir assumer seuls et sans aide l’éducation de leurs enfants, au même prix que les autres, pour la même prestation que les autres!
Enfin, et c’est un vrai risque que génère cette décision,  nous sommes en train de fouler du pied le sacro- saint principe de mixité sociale, celui qui garanti que les enfants de tous bords se rencontrent et grandissent ensemble dans une société  respectueuse des différences.   

Vouloir à tout prix prendre aux « riches » pour donner aux « pauvres » est un combat dépassé qui a largement montré ses failles. Est-ce encore raisonnablement un combat d’actualité à Fargues, village paisible où les salariés sont bien plus nombreux que les gros industriels et les gros propriétaires terriens…

Je n’ai pas voté cette tarification, je préfère la mixité sociale à la discrimination, je suis pour l’effort  partagé dans la dignité, l’aide sociale quand elle s’impose et non pas qu’on impose et je préfére l’espoir au misérabilisme obligé. En ces temps de crise économique dont on ne sait pas jusqu’ou elle peut aller, je crois surtout opportun de nous abstenir de toute stigmatisation.