Plusieurs fois, en tant qu’élu, j’ai été tenté d’écrire sur
l’intérêt général. Sujet difficile si il en est, ne serait ce que pour sa
définition. J’aurai pu le faire à propos
de la nécessaire rénovation de la maison de retraite du Clos Lafitte ou de la
cession par la commune du terrain au Sénioriales. L’un et l’autre des dossiers
ont été mis en difficulté par la volonté d’un seul homme ou d’une seule
association contre un intérêt partagé, accepté et entendu par tous les autres.
Conçu comme étant le dépassement de la somme des intérêts
privés, l’intérêt général ne pourrait être assuré si les intérêts particuliers
ne pouvaient être satisfaits ! Belle ambition. L’intérêt général touche à
toutes les facettes de notre société, la démocratie, la cohésion sociale, la
qualité de vie, la santé, la pauvreté, l’emploi ou l’équilibre de nos
territoires et doit répondre à la question suivante : l’action qui est
menée est elle de nature sur chacun de ses sujets à dépasser les intérêts
particuliers tout en les respectant dans leur globalité…
Devant la complexité des réponses à donner j’avais renoncé
jusqu’à ce que mes lectures me fassent découvrir qu’une enquête en 2012 sur
« l’utilité sociale des grandes entreprises » .A ma grande surprise, elle
faisait apparaitre que pour 9 Français sur 10, des entreprises comme l’EDF, La
Poste ou encore le SNCF étaient « utiles à la société » alors pour Coca Cola, Nike ou le géant français des
cosmétiques l’Oréal, la situation était bien moins claire ! L’Etat était
donc semble t il le seul en mesure d’assurer l’intérêt général surtout si on
parle cohésion sociale... (Les syndicats arrivent très loin tout comme le monde
associatif)
Il y a sur ce sujet beaucoup à dire.
A commencer quoiqu’on en dise par un rappel : les
entreprises font des profits mais elles
paient des taxes et des impôts , créent des emplois dont on a bien besoin,
s’engagent dans des formations que l’Etat n’assure pas .Dans cette période de
crise, il n’y a qu’à voir l’émoi que suscitent à juste titre les suppressions
d’emploi et les fermetures d’usine pour comprendre que l’entreprise joue aussi
un rôle , à sa manière, dans l’intérêt général. Par le simple fait qu’elle
existe et pour ce qu’elle apporte en terme pari sur l'avenir. Il ne faut négliger non plus toutes les transformations qu’elle a vécu
depuis une décennie et qui touchent notre société (après l’entreprise citoyenne, sociétale, voilà le temps de
la mise en place dans les grands groupes de la Responsabilité Sociale de
l’Entreprise, RSE).
Autre chose également est de rappeler combien de petites
entreprises vivent aujourd’hui des contrats de Délégation de Service Public
(DSP) ou de partenariats Public-Privé (PPP), notamment avec l’EDF. La limite
public privée dans ce domaine n’est plus ce qu’elle a été et il faut voir le
privé qui se « publicise » et le public qui réforme après réforme, se
« privatise »…
La vie économique s’adapte et évolue, la société « tout
court » prend plus le temps !
Cette situation n’est pas parfaite et il y a surement mieux
à faire, à ne pas oublier par exemple qu’un industriel sans client n’a pas
d’avenir et que l’entreprise doit apprendre à partager les richesses pour lutter
contre la pauvreté et assurer la cohésion sociale. Mais de l’autre coté, il
faudrait peut être qu’avant de considérer qu’il ne peut y avoir qu’un intérêt
particulier pour nos entreprises, celui de faire du chiffre d’affaire et
« payer » les actionnaires, nous pourrions essayer d’avoir un regard
plus positif sur leur évolution et sur leur place dans notre société française…
Le territoire de Fargues St Hilaire n’est pas grand, en
dehors de nos commerçants, il y a peu d’industrie, d’atelier dans notre
village. Les Sénioriales ne viendront pas acheter le terrain du coté de
Pompignac. Faut-il rechercher un remplaçant qui construirait des logements ou
favoriser l’installation d’un Mac Donald et d’une zone d’activités ?
Ce ne serait pas une affaire de conflit « malbouffe »
contre alimentation à la française, ni une nouvelle problématique de sécurité
par exemple, ce serait une réflexion sur comment on maintient un équilibre
entre espace résidentiel et zone d’activité, quelle animation proposer sur un territoire, comment donner leur chance à des jeunes sans emploi et sans moyen
de transport et comment à travers une activité économique, on redistribue de la
richesse.
Ces questions mériteraient d’être posées, sans complexe.
Ces questions mériteraient d’être posées, sans complexe.
«Intérêt général, que peut l’entreprise ». Sous
la direction de Julien Darmon. Institut Montaigne. Les Belles Lettres
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