le blog de l'opposition municipale

mardi 26 février 2013

Intérêt général, l’entreprise aussi est concernée…


Plusieurs fois, en tant qu’élu, j’ai été tenté d’écrire sur l’intérêt général. Sujet difficile si il en est, ne serait ce que pour sa définition.  J’aurai pu le faire à propos de la nécessaire rénovation de la maison de retraite du Clos Lafitte ou de la cession par la commune du terrain au Sénioriales. L’un et l’autre des dossiers ont été mis en difficulté par la volonté d’un seul homme ou d’une seule association contre un intérêt partagé, accepté et entendu par tous les autres.
Conçu comme étant le dépassement de la somme des intérêts privés, l’intérêt général ne pourrait être assuré si les intérêts particuliers ne pouvaient être satisfaits ! Belle ambition. L’intérêt général touche à toutes les facettes de notre société, la démocratie, la cohésion sociale, la qualité de vie, la santé, la pauvreté, l’emploi ou l’équilibre de nos territoires et doit répondre à la question suivante : l’action qui est menée est elle de nature sur chacun de ses sujets à dépasser les intérêts particuliers tout en les respectant dans leur globalité…
Devant la complexité des réponses à donner j’avais renoncé jusqu’à ce que mes lectures me fassent découvrir qu’une enquête en 2012 sur « l’utilité sociale des grandes entreprises » .A ma grande surprise, elle faisait apparaitre que pour 9 Français sur 10, des entreprises comme l’EDF, La Poste ou encore le SNCF étaient « utiles à la société » alors pour  Coca Cola, Nike ou le géant français des cosmétiques l’Oréal, la situation était bien moins claire ! L’Etat était donc semble t il le seul en mesure d’assurer l’intérêt général surtout si on parle cohésion sociale... (Les syndicats arrivent très loin tout comme le monde associatif)

Il y a sur ce sujet beaucoup à dire.
A commencer quoiqu’on en dise par un rappel : les entreprises font des profits  mais elles paient des taxes et des impôts , créent des emplois dont on a bien besoin, s’engagent dans des formations que l’Etat n’assure pas .Dans cette période de crise, il n’y a qu’à voir l’émoi que suscitent à juste titre les suppressions d’emploi et les fermetures d’usine pour comprendre que l’entreprise joue aussi un rôle , à sa manière, dans l’intérêt général. Par le simple fait qu’elle existe et pour ce qu’elle apporte en terme pari sur l'avenir. Il ne faut négliger non plus toutes les transformations qu’elle a vécu depuis une décennie  et qui touchent notre société (après l’entreprise citoyenne, sociétale, voilà le temps de la mise en place dans les grands groupes de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise, RSE). 
Autre chose également est de rappeler combien de petites entreprises vivent aujourd’hui des contrats de Délégation de Service Public (DSP) ou de partenariats Public-Privé (PPP), notamment avec l’EDF. La limite public privée dans ce domaine n’est plus ce qu’elle a été et il faut voir le privé qui se « publicise » et le public qui réforme après réforme, se « privatise »…
La vie économique s’adapte et évolue, la société « tout court » prend plus le temps !

Cette situation n’est pas parfaite et il y a surement mieux à faire, à ne pas oublier par exemple qu’un industriel sans client n’a pas d’avenir et que l’entreprise doit apprendre à partager les richesses pour lutter contre la pauvreté et assurer la cohésion sociale. Mais de l’autre coté, il faudrait peut être qu’avant de considérer qu’il ne peut y avoir qu’un intérêt particulier pour nos entreprises, celui de faire du chiffre d’affaire et « payer » les actionnaires, nous pourrions essayer d’avoir un regard plus positif sur leur évolution et sur leur place dans notre société française…

Le territoire de Fargues St Hilaire n’est pas grand, en dehors de nos commerçants, il y a peu d’industrie, d’atelier dans notre village. Les Sénioriales ne viendront pas acheter le terrain du coté de Pompignac. Faut-il rechercher un remplaçant qui construirait des logements ou favoriser l’installation d’un Mac Donald et d’une zone d’activités ?
Ce ne serait pas une affaire de conflit « malbouffe » contre alimentation à la française, ni une nouvelle problématique de sécurité par exemple, ce serait une réflexion sur comment on maintient un équilibre entre espace résidentiel et zone d’activité, quelle animation proposer sur un territoire, comment donner leur chance à des jeunes sans emploi et sans moyen de transport et comment à travers une activité économique, on redistribue de la richesse.
Ces questions mériteraient d’être posées, sans complexe. 

«Intérêt général, que peut l’entreprise ». Sous la direction de Julien Darmon. Institut Montaigne. Les Belles Lettres

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